Portrait

Rencontre avec Jean-Philippe Jacquot, associé-coopérateur dans la Marne

Jean-Philippe JACQUOT
Polyculture (blé tendre, blé dur, escourgeon, orge de printemps, colza, maïs, lentilles, betteraves, luzerne, lotier) à Recy (51)

« À chacun son métier », annonce d’emblée Jean-Philippe dans un sourire. « Autant j’adore innover et expérimenter sur les cultures, autant je ne suis pas très à l’aise avec la Bourse et ses aléas ». Il est vrai que depuis qu’il a repris en 2021 puis agrandi la  ferme  familiale,  Jean-Philippe  a  beaucoup  transformé  son  exploitation  et  ses  pratiques.  Certifié   HVE,   engagé   de   la   première   heure   dans  TRANSITIONS,  il  est  aussi  sous  contrat  de  multiplication  de  semences  pour  VIVESCIA  et  sous  trois  contrats  filières,  Panzani  en  blé  dur,  Francine  et  Lu  Harmony  pour  la  prochaine  récolte,  en  blé  tendre.  Il  travaille  également  à  un  projet  de  hangar  pour  son  matériel  (en  copropriété  avec  deux  autres  exploitants),  qui  augmentera sa capacité de stockage à la ferme. En  gestion  déléguée  depuis  trois  ans,  Jean-Philippe  s’est  essayé  à  la  commercialisation  de  son  grain  les  deux  premières  années  de  son  installation,  en  pratiquant  un  mix  de  gestion  pilotée et de gestion autonome, « Par les temps qui courent, il vaut mieux se sécuriser ». « C’était au   début   de   la   guerre   en   Ukraine,   les   prix   flambaient  et  j’ai  pensé  faire  des  bons  coups  »,se  remémore-t-il. «  J’ai  vite  déchanté  sur  le  temps  passé  à  suivre  les  marchés  et  à  se  tenir  au courant d’une multitude de sujets complexes, sans compter les risques encourus ! » la gestion déléguée lui facilite aussi la gestion de trésorerie, grâce aux acomptes versés par la Coopérative : «  surtout  en  début  de  campagne,  lorsqu’il  faut  préparer la prochaine récolte. »

 

"
Le choix délibéré de travailler un assolement sur dix cultures - dont certaines sous contrat comme le lotier - est aussi une manière de lisser les risques climatiques et géopolitiques.
"
Jean-Philippe Jacquot

« Et puis, je crois que nous sommes bien lotis chez VIVESCIA, car lorsque nous comparons nos résultats avec mes collègues en gestion autonome, les écarts sur dix ans  ne  sont  que  de  quelques  euros  la  tonne,  le  stress en moins. » Le choix délibéré de travailler un assolement sur dix cultures – dont certaines sous  contrat  comme  le  lotier,  une  légumineuse  par   ailleurs   très   robuste   –   «   est   aussi   une   manière   de   lisser   les   risques   climatiques   et   géopolitiques  »,  explique-t-il.  Le  contexte  des  deux dernières années lui a-t-il fait aussi changer ses pratiques d’achat d’intrants ? « Pas vraiment car  je  ne  travaillais  déjà  pratiquement  qu’en  engrais  organique  (compost,  fumier  et  digestat  du   méthaniseur   installé   sur   la   commune)   »,commente-t-il. «  Le  seul  engrais  minéral  que  j’achète,  c’est  l’azote,  mais  avec  TRANSITIONS,  j’ai  sophistiqué  mes  couverts  et  pu  réduire  mes  apports . »

BILAN  MOISSON
Des conditions de récolte optimales cette année – trois semaines seulement – avec des bons rendements et une qualité au rendez-vous pour à peu près toutes les cultures. Les résultats sont très satisfaisants pour l’orge d’hiver et le blé tendre, très décevants en revanche pour l’orge de printemps, qui a souffert du stress hydrique, avec un précédent – la betterave – qui avait déjà asséché le sol. Un mauvais résultat qui nécessite une réflexion sur ce type d’assolement.           
 

Publié le Mercredi 29 octobre 2025