Portrait

Rencontre avec Christophe Ranson, agriculteur-coopérateur dans les Ardennes

Christophe RANSON
Polyculture en conventionnel et bio (blé, triticale, orge, colza, maïs, avoine) et atelier d’élevage de poules pondeuses bio à 
Brieulles-sur-Bar (08)

Installé depuis 1995, Christophe gère deux structures, l’une en conventionnel, l’autre en bio. Il réserve une de ces parcelles au potentiel limité à la culture du blé de force, dont la prime spécialité booste son rendement.  «  J’ai toujours commercialisé mes grains en agriculture conventionnelle en gestion autonome » explique Christophe. « C’est mon choix même si, parfois, les résultats ne sont pas satisfaisants, reconnait-il, mais j’ai la satisfaction de rester maître à bord. En revanche, pour mes cultures bio, je préfère déléguer la commercialisation à la Coopérative car le marché bio est trop complexe : trop de volumes pour une demande qui ne suit pas toujours, donc trop de risques...  » Christophe est membre d’un club marché depuis 2007, des Cercles VIVESCIA depuis 2021 et apprécie beaucoup l’accompagnement des experts marchés, que ce soit avec la lettre hebdomadaire, les podcasts ou même les sms d’alerte sur un point précis.  «C’est important aussi de pouvoir échanger avec ses pairs lors des réunions organisées chaque mois .» L’hyperréactivité des marchés, liée, selon lui, à un accès à l’information quasi en temps réel, ne le perturbe pas plus que cela. «Aujourd’hui, tout va beaucoup plus vite, avec des cycles de quelques jours seulement, mais je ne garde pas pour autant les  yeux rivés sur les cours.  Je les consulte tous les matins comme on regarde la météo, et je me penche sérieusement sur les marchés une fois par semaine. Notre métier, cela reste l’agriculture», ajoute-t-il. 

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Aujourd’hui, tout va beaucoup plus vite, avec des cycles de quelques jours seulement, mais je ne garde pas pour autant les yeux rivés sur les cours.
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Christophe Ranson

Christophe recommande de se fixer un cadre de gestion, avec des objectifs et de s’y tenir le plus possible. «Par exemple, on essaie de vendre un tiers de la production avant moisson, un autre tiers avant la fin de l’année et le solde avant le printemps qui suit, en tenant compte des contraintes de l’exploitation et notamment des besoins en trésorerie » précise-t-il. Et avec des aléas climatiques de plus en plus fréquents, dont l’impact renforce l’imprévisibilité des résultats de chaque campagne, « il faut avoir une bonne trésorerie pour pouvoir absorber ces chocs d’une année sur l’autre », explique-t-il. Cette année, le blé de force, les orges de brasserie bio et conventionnelles bio ont déjà été livrés et le contrat de multiplication des semences de triticale a été honoré. Pour le reste de la production, en conventionnel, si les prix bas n’incitent pas trop à la vente pour l’instant, Christophe se réjouit de sa bonne moisson, expédiée en huit jours seulement ! « Cela fait du bien au moral, même si les prix ne sont pas là », conclut-il, souriant. 

Bilan moisson 
Cette année, les rendements sont très satisfaisants, avec des volumes quasi 1,5 fois supérieures à 2024. Satisfaction aussi en termes de qualité : les orges ont de bons calibrages et les protéines se situent bien vis-à-vis des attendus du marché. Les blés ont des PS satisfaisants, et la valeur contractuelle en protéines des blés de force est largement atteinte avec 15,4 %. La meilleure marge brute demeure le colza.

Publié le Lundi 24 novembre 2025