Portrait

Rencontre avec Florent Beltier, agriculteur-coopérateur dans l'Yonne

Florent BELTIER
Polyculture (blé, escourgeon, orge de printemps, colza, betteraves, tournesol) à Champlay (89)

Florent  a  l’esprit  d’entreprise  :  en  2008,  il  saisit  l’opportunité de reprendre les terres des parcelles agricoles  voisines  de  celles  de  son  père  et  de  son  oncle,  alors  qu’il  est  salarié  agricole.  Après  deux  nouvelles  opportunités  d’agrandissement,  en  2011  et  2021,  il  s’associe  avec  son  frère  en  2024  pour  reprendre  également  l’exploitation  familiale.  «  C’était  une  manière  de  préparer  l’avenir, explique-t-il, car la tendance est plutôt aux  regroupements  des  terres».  Il  reconnaît  être  aussi  de  plus  en  plus  opportuniste  :  «  j’ai profité  des  offres  VIVESCIA  très  compétitives  en  engrais  l’an  dernier  alors  que  les  événements  en  Ukraine  faisaient  flamber  les  prix  de  vente, juste au  moment  où  je  voulais me  sécuriser.  Je  leur  ai  acheté  100  %  de  mes  engrais  azotés  et  je  ne  l’ai  pas  regretté  !  »  ;  Florent  se  félicite  aussi  d’avoir  pris l’option blé MATIF échéance septembre que VIVESCIA lui avait proposée en fin de campagne 2024. «  J’étais  indécis  face  aux  prix  du  marché  que je trouvais insuffisants et, en même temps, je voulais déstocker sans attendre une hypothétique embellie » explique-t-il. J’ai considéré cela comme une assurance. Au final, cela m’a coûté 6,50 euros la tonne mais quand on voit les cours qui se sont effondrés...» Florent  stocke  à  la  ferme  :  «C’est presque  une  condition  nécessaire  pour  vendre  aux cours du jour. La marchandise est chez nous, rien  ne  nous  presse mais  il  faut  tenir  compte  de  nos  besoins  en  trésorerie  aussi.  Et  éviter  de  nous retrouver coincés quand ce n’est pas le bon moment de vendre », rajoute-t-il.

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Il faut tenir compte de nos besoins en trésorerie et éviter de nous retrouver coincés quand ce n’est pas le bon moment de vendre.
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Florent Beltier

Outre quelques   lots   réservés   pour   le   mode   de   gestion   pilotée   chez   VIVESCIA,   Florent   commercialise la majeure partie de son grain de manière  autonome,  comme  l’ont  toujours  fait  son père et son oncle avant lui. «Au début, je ne me suis pas posé de questions. Ensuite j’ai étudié les  différentes  possibilités.  J’ai  déjà  pratiqué  le  prix  moyen  partiellement,  parfois  sur  certaines  productions.  Certaines  années,  cela  s’est  révélé  avantageux mais, globalement, je préfère garder le  contrôle  »,  explique-t-il,  même  s’il  reconnaît  que la prise de risque est beaucoup plus élevée ces  derniers  temps.  «Parfois,  le  marché  nous  rappelle  à  l’ordre  »,  déplore-t-il.  Florent  adhère  aux  Cercles  Céréfi  depuis  le  printemps  dernier  et  apprécie  de  pouvoir  bénéficier  de  conseils  éclairés. «Parce que, parfois, on est un peu dans le brouillard, reconnait-il, même si on a tendance à raisonner par rapport aux années précédentes, ce qui n’est pas forcément une bonne chose... Ce qui est sûr, c’est que plus rien n’est sûr ! », ajoute-t-il avec philosophie.

BILAN MOISSON  
Une moisson rapide, sans stress météo particulier. Un résultat correct dans l’ensemble en termes de rendement, avec un bon niveau de qualité pour les céréales, notamment l’orge de printemps et le colza. Une déception avec l’escourgeon, semé un peu trop tard sans doute pour cette année sèche. Et coup dur au moment de récolter le tournesol : une tempête a mis à terre la moitié des cultures !  
 

Publié le Lundi 17 novembre 2025