Portrait

Rencontre avec Fabien Warzee, associé-coopérateur dans les Ardennes

Fabien Warzee
Artaise-le-Vivier
Polyculture (blé, maïs, orge d'hiver, colza), ateliers d'élevage laitier et de viande bovine, atelier de méthanisation en cogénération à Artoise-le-Vivier (08).

Les crises qui poussent à se réinventer, Fabien connaît bien cela. La crise de la vache folle, en 1996, inspire son mémoire de fin d'études d'ingénieur agronome (et sa première expérience professionnelle), après plusieurs stages dans des filières viande et lait à l'étranger : la mise en place d'une filière qualité pour la centrale d'achat boucherie du Groupe Auchan. Fabien évolue durant une dizaine d'années dans le Groupe Auchan, puis chez Saint-Gobain, à différents postes de direction, avant de décider de reprendre, avec le soutien de son épouse institutrice, l'exploitation familiale au décès de son père, en 2007. La crise du lait en 2008 et les prémices d'une appétence des consommateurs pour des produits artisanaux locaux l'incitent à développer une activité de production de foie gras et autres produits transformés à base de volaille dans les Ardennes. Un laboratoire dirigé par son épouse et qui produit aujourd'hui des produits carnés haut de gamme à partir de viandes tels l'angus et le bœuf de Kobe, élevés à la ferme. L'exploitation compte aussi depuis 2020 un méthaniseur en cogénération. Pour Fabien, qui se définit d'abord et surtout comme un transformateur,      « Nos vaches laitières et jeunes bovins valorisent le maïs fourrager, une partie de nos céréales et nos vaches allaitantes de race angus font extraordinairement bien ressortir nos herbages, le méthanisateur valorise les effluents de l'ensemble de nos bêtes et les issues de céréales rachetées à la coopérative… »

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Le défi, c'est de rester coopératif dans un monde où on nous encourage à des pratiques individuelles, à chercher les solutions par nous-mêmes.
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Fabien Warzee

La Coopérative est d'abord un fournisseur très important et auquel il est fidèle depuis ses débuts. Il apprécie que la taille de cette dernière garantisse une capacité d'achat et sécurise les approvisionnements dans un contexte de possibles pénuries des intrants. « Dans des années aussi difficiles que celle que nous avons vécue en 2024, avec des rendements à la peine et des prix en berne, des épizooties bovines et ovines multiples, je trouve rassurant de travailler avec une entreprise solide; la solidité amène de la sérénité », explique-t-il. Autre motif de satisfaction, le réseau de silos sur le territoire de la Coopérative : « Nos fermes sont parfois distantes de 25 kilomètres l'une de l'autre, je livre dans cinq silos différents, c'est pratique » ; les outils d'achat et de vente en ligne proposés via Arterre; et, bien sûr, le programme TRANSITIONS que Fabien vient d'intégrer - 
« jeFabien Warzee considère que c'est une chance, que la Coop puisse nous emmener dans ce genre de démarche parce que c'est le sens de l'histoire ». Pour l'avenir, quelques points de vigilance, selon lui : des fondamentaux à préserver comme un haut niveau de technicité, une obligation d'exemplarité à tous les niveaux de l'entreprise et l'esprit collectif - « le défi, c'est de rester coopératif dans un monde où on nous encourage à des pratiques individuelles, à chercher les solutions par nous-mêmes » - et, enfin, une attractivité à soigner pour faire venir les nouveaux candidats dont le monde agricole a besoin pour demain.

Publié le Mardi 15 avril 2025